Ils ont étudié en biologie, en sciences politiques ou en droit. Aujourd’hui, ils sont musiciens, programmeurs de jeux vidéo ou éleveurs de canards. La Presse dresse chaque samedi leurs portraits et démontre que l’école ouvre bien plus qu’une porte.
Après 15 ans dans le domaine des ventes et du marketing, Éric Therriault a plaqué le monde des affaires pour ouvrir un bistro. Portrait d’un homme qui a décidé de tout laisser tomber pour devenir son propre patron et faire les choses à sa façon.
Ce n’est pas par passion qu’Éric Therriault a obtenu un baccalauréat en gestion des affaires à l’UQAM, en 1997. «Je viens d’un milieu familial humble. Ma mère a fait des sacrifices pour que je puisse poursuivre mes études. Pour cette raison, je voulais un emploi stable, alors je n’allais certainement pas étudier en histoire de l’art!», explique-t-il.
Pendant près d’une quinzaine d’années, Éric Therriault a cumulé les emplois en marketing et en ventes, notamment pour Gaz Métro et pour une entreprise de recouvrement de planchers.
La grande révélation
C’est lors d’un voyage en Italie avec sa conjointe pour célébrer leurs 10 ans d’amour que le déclic s’est produit. «Au retour, ç’a été un choc. Un dur constat s’est imposé à moi: j’étais malheureux au travail», relate Éric Therriault.
Il s’est alors remis en question. Il avait deux passions dans la vie: la moto et la bonne bouffe. C’est la gastronomie qui l’a emporté. «J’ai travaillé dans la restauration à l’université. En plus, mis à part ouvrir un concessionnaire, je ne vois pas trop comment j’aurais pu vivre de mon amour pour la moto!», explique-t-il.
«J’étais réticent au départ, j’avais peur du changement. C’est ma conjointe qui m’a convaincu», se souvient Éric Therriault. Cette dernière est tombée amoureuse d’une maison. Le Montréalais d’origine a ainsi quitté la ville pour ouvrir son bistro à Saint-Paul-d’Abbotsford, petit village de moins de 3000 âmes, en Montérégie.
«Comme je suis nouveau, je dois bâtir ma clientèle en allant chercher les gens du village un par un. Ma carrière en ventes m’aide beaucoup à le faire», constate-t-il.
Avoir une conjointe en relations publiques ne nuit pas non plus. «C’est elle qui s’occupe de la publicité et de la gestion des affaires.»
Éric Therriault regrette-t-il son changement de parcours? «Mon seul regret est de ne pas l’avoir fait plus tôt», assure-t-il, ajoutant qu’il adore le contact avec les gens.
«Je me sentais comme un numéro avant. Je suis maintenant libre de mes décisions. En plus, c’est tellement gratifiant de voir le résultat de ses efforts!»