Afin de regrouper les services offerts dans ses divers bureaux de la section Montréal-Laval-Laurentides-Lanaudière, la Sûreté du Québec a décidé de se construire un nouveau quartier général à Mascouche, sous la direction de la Société immobilière du Québec (SIQ). Le bâtiment nécessitera un investissement de 25,2 millions $ et l’équipe chargée du dossier est confiante d’obtenir la certification LEED-NC Argent au terme de sa réalisation.
Le chantier va bon train au 3005, rue Blériot. Les travaux se sont amorcés en mars dernier et devraient être complétés au plus tard en mars 2010, si l’on respecte l’échéancier prévu.
Les caractéristiques techniques du bâtiment sont assez standards. La structure érigée est composée de béton pour l’étage en sous-sol et d’acier pour les étages supérieurs. Le parement de l’édifice est fait d’un mélange de bois de peuplier, d’acier ainsi que de verre. La superficie oscille quant à elle autour de 6 500 mètres carrés sur trois niveaux, incluant l’espace d’entreposage.
Ce qui est plus nouveau, c’est que le bâtiment respectera les dernières normes environnementales. C’est à la suite de l’implantation de la politique de développement durable du gouvernement provincial que la SIQ a décidé de réaliser un bâtiment écologique pour la Sûreté du Québec. Cette politique est d’ailleurs en vigueur depuis trois ans.
Au départ, le chargé de projet à la SIQ, monsieur Michel Prémont, prévoyait rejoindre les mesures environnementales correspondant à la certification LEED-NC de base. « C’est en voyant le concept proposé par les professionnels que nous avons compris que nous pouvions passer à la certification argent. Leur ébauche nous permettait de faire beaucoup d’économies, notamment avec le recours à la géothermie. »
Le fait que l’équipe ait opté pour un volume de bâtiment très compact est une autre caractéristique importante ayant permis de réduire les coûts de construction du projet, selon les dires de l’architecte ayant planché sur l’élaboration des plans et devis du dossier, Patrick Bernier.
À ce moment-là, l’équipe de projet s’est donc fixée comme objectif de répondre aux cibles environnementales correspondantes à la certification LEED-NC Argent, tant par rapport à la consommation énergétique, à la consommation d’eau potable qu’à l’émission de gaz à effets de serre (GES).
C’est la première fois que M. Prémont est chargé d’un projet réalisé selon les normes environnementales LEED. Étonnamment, celui-ci nous affirme que l’implantation de ces mesures écologiques s’est déroulée sans heurts.
« C’est certain que la construction d’un bâtiment vert nous oblige à adopter une nouvelle approche. Il faut voir au contrôle des sédiments, à limiter les déchets de construction sur le chantier et à préconiser la récupération des matériaux. Mais dans l’ensemble, ça s’est passé sans problèmes. »
Certification LEED-NC Argent
Selon l’architecte du consortium Coursol et Lemay, Patrick Bernier, le projet a été inscrit au Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa) le 12 mars dernier pour l’obtention de la certification. L’équipe espère obtenir 37 crédits.
Le pointage visé dans les six catégories de la grille d’évaluation LEED se décline comme suit. Pour l’aménagement écologique des sites, on compte obtenir 7 points. Concernant la gestion efficace de l’eau, c’est plutôt à un score de 4 points que l’on s’attend. Pour la catégorie énergie et atmosphère, on souhaite un résultat de 5 points. En ce qui a trait aux matériaux et ressources, on s’attend à recevoir 6 points. La qualité des environnements intérieurs devrait pour sa part récolter 11 points. Enfin, l’innovation et le processus de design devrait obtenir un pointage de 4.
L’architecte Patrick Bernier nous a également confié que le dossier sera soumis à l’examen du CBDCa à la fin de l’hiver ou au printemps prochain.
Encadré 1
Faits saillants écologiques du projet :
– Volume de bâtiment très compact minimisant l’enveloppe extérieure de l’édifice;
– Optimisation de la lumière naturelle par un volume en longueur entraînant une perte de chaleur moindre;
– Recours à la géothermie;
– Choix de matériaux locaux;
– Mise en valeur de matériaux peu utilisés mais rapidement renouvelables (dont notamment le peuplier) par technologie de transformation;
– Utilisation de matériaux recyclés à plus de 15 %;
– Aménagement paysager du site : approche naturelle, avec l’emploi de plantes indigènes et d’herbacées nécessitant peu d’entretien et donc pas d’irrigation;
– Ventilation du bâtiment au moyen de fenêtres ouvrantes, réduisant ainsi la consommation énergétique.
Encadré 2
Équipe de projet :
Donneur d’ouvrage : Sûreté du Québec
Chargé de projet à la Société Immobilière du Québec : Michel Prémont
Architectes : Consortium Coursol et Lemay architectes, sous la direction de Patrick Bernier
Architecte LEED : Lise Tremblay
Architectes paysager : Version Paysage
Ingénieurs (structure/mécanique électrique) : Leroux, Beaudoin, Hurens et associés : sous la gouverne de François Gagnon et Silvain Ponton
Mandat de construction : Groupe Décarel, sous la supervision de Steve Fortin
Volet sécurité : Infinia Technologie