À quoi ressemble l’école idéale des adolescents? C’est la question qui a été posée aux étudiants de l’école secondaire Alexandria Area High Scool (AAHS), au Minnesota. Et le résultat, conçu selon leur vision, n’a rien à envier aux bureaux les plus cool du monde.
En 2010, la commission scolaire d’Alexandria a voulu remplacer son école secondaire vieille de 50 ans par un établissement du 21e siècle, semblable au campus de Google. « Nous avons dû trouver comment concevoir une école qui sera encore pertinente dans 100 ans, dans un futur inconnu. La flexibilité a été la clé », dit John Pfluger, l’architecte de Cunningham Group Architects responsable du projet.
Les classes traditionnelles avec tableau noir ont fait place à des salles ouvertes, configurables selon les besoins, où la créativité est encouragée et la technologie, accessible.
Une école branchée
Les nouvelles technologies sont d’ailleurs au coeur du projet. « Un des objectifs principaux était de les rendre disponibles en tout temps à l’ensemble des étudiants et du personnel », explique Dan Miller, de JLG Architects, qui a aussi planché sur la conception de l’école.
À l’ouverture l’automne dernier, tous les élèves ont reçu un ordinateur portatif Chromebook, qui est intégré dans le programme de chaque matière. Comme les données sont sauvegardées dans le nuage, les jeunes peuvent travailler sur leurs projets en groupe, mais aussi à distance, une fois rentrés à la maison. Les aires communes sont également équipées d’affichage et de tableaux interactifs qui s’intègrent avec leur Chromebook personnel.
Un environnement ouvert
L’AAHS est composée de six petits environnements insonorisés, qui se connectent à un espace qui regroupe une cafétéria, un théâtre et un espace social. Tout est ouvert, jusqu’aux murs de verre, tandis que le mobilier est conçu pour être facile à déplacer.
L’institution comprend une zone pour les beaux-arts, une salle de spectacles et des gymnases. Des académies (équivalant à nos écoles professionnelles) sont également sur place.
La salle de classe, elle, est modulable, et les enseignants se déplacent dans l’espace qui correspond le mieux à la leçon à apprendre. « Si les étudiants doivent résoudre un meurtre (imaginaire, évidemment) en utilisant leurs connaissances scientifiques, puis poursuivre l’affaire avec ce qu’ils ont retenu du système judiciaire, à quoi pourrait bien ressembler l’espace? Et s’ils apprennent par la collaboration et le partage d’idées, pourquoi la classe ne ressemblerait-elle pas à un café? On s’est creusé les méninges pour répondre à ce genre de questions. Le résultat est plus près du campus universitaire ou d’un bureau à aires ouvertes que d’une salle de classe », constate Dan Miller.
Mais est-ce qu’un espace ouvert fonctionne avec 1400 élèves? « Absolument », affirme Chad Duwenhoegger, directeur de l’AAHS. Selon lui, enseignants et étudiants donnent leur maximum parce qu’ils apprennent ensemble et non en petits groupes dans une classe.
À l’extérieur, le campus regroupe toutes les activités extérieures de la commission scolaire (football, soccer, tennis, baseball et autres) en un seul endroit.
Une vision commune
Cette école du futur ne s’est pas construite toute seule. Plus de 100 personnes – étudiants, personnel enseignant, parents et membres de la communauté – ont travaillé de concert avec les architectes pendant une semaine. « Nous avons écouté leurs idées, se rappelle John Pfluger. Nous avons ensuite créé des modèles avec eux et nous avons conçu l’école en fonction de ce qu’ils recherchaient. » Les élèves ont aussi été impliqués dans chaque étape du projet.
Le résultat? Des jeunes plus engagés que jamais. « Ils ont immédiatement pris possession de l’espace parce que c’est exactement celui qu’ils voulaient, croit M. Pfluger. En sortant l’apprentissage de la classe traditionnelle, les enseignants ont aussi plus d’impact sur les étudiants. » Voilà qui donne (presque) envie de retourner à l’école.