La sécurité de l’eau et de son alimentation est avant tout une question de santé. Plusieurs études sont en cours à Montréal et dans les environs pour s’assurer que l’eau potable soit saine et réponde aux normes de la Santé publique.
«La Ville de Montréal entamera bientôt des travaux pour gérer les fuites dans son réseau de distribution de l’eau. Appelée sectorisation, cette procédure implique de fermer les vannes à certains endroits afin de colmater les fuites», explique Marie-Claude Besner, directrice du CREDEAU, le Centre de recherche, développement et validation des technologies et procédés de traitement des eaux de l’École polytechnique.
La sectorisation est un moyen efficace de réduire les pertes, de prolonger la vie des tuyaux et de baisser la facture de renouvellement du système. Par contre, la qualité de l’eau peut en souffrir, principalement parce qu’elle circule moins bien ou pas du tout à certains moments. La prolifération des bactéries, le dépôt de sédiments et la corrosion sont quelques-uns des problèmes qui peuvent être liés à la sectorisation.
Les études sur les conséquences de ce procédé sont rares. Le CREDEAU essaie de remédier à la situation. Dans les prochaines années, deux chercheurs et un étudiant au doctorat feront de la modélisation hydraulique et des enquêtes sur le terrain afin de comprendre les impacts réels de la sectorisation sur la qualité de l’eau.
Problèmes du plomb
En 2006, Montréal a mandaté une équipe pour mesurer l’ampleur du plomb dans l’eau. Plusieurs organismes se sont impliqués: les arrondissements et les villes liées, la Direction de la santé publique de Montréal, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, la chaire industrielle CRSNG en eau potable de Polytechnique et la Division des laboratoires de la Ville de Montréal.
C’est à partir de leurs travaux qu’a été conçu le Plan d’action mis en branle par la Ville dès 2007. Montréal veut notamment éliminer les entrées de service d’eau en plomb sur l’île d’ici 2026.
Chutes de pression
Travaux à proximité, élévation du sol ou période de forte consommation: plusieurs facteurs peuvent faire baisser la pression du réseau de distribution de l’eau. Depuis 2005, le CREDEAU travaille de concert avec la Ville de Laval pour mesurer les impacts de ces baisses de pression sur l’eau potable.
«Encore une fois, deux chercheurs et un étudiant au doctorat étudient les risques de contamination de l’eau», explique Marie-Claude Besner. Des échantillons d’eau ont été prélevés par l’équipe qui a aussi installé des capteurs afin de mesurer la pression. La Ville a d’ailleurs apporté des correctifs à son système et investit massivement pour moderniser et mettre aux normes son réseau.