De quoi a-t-on besoin pour être heureux ? La réflexion résume à elle seule la stratégie d’épargne de François Desjardins et Ann Lalancette. À coup de compromis, le couple de trentenaires réussit bon an mal an à mettre environ 40 % de ses revenus familiaux de côté. Ils nous dévoilent ici leurs secrets.
Le couple réside sur la Rive-Sud de Montréal, à Boucherville. Oubliez toutefois l’image classique de la banlieue, avec l’imposante maison unifamiliale. La petite famille de trois – qui passera à quatre en juin – habite dans un quadruplex. Ils ont récemment acheté un autre terrain, toujours à Boucherville, où s’érigera bientôt un second immeuble de quatre logements.
« Quand tu sors de l’école, tu dépenses peu et tu es heureux. Après, tu peux augmenter ton rythme de vie ou épargner et penser au futur. C’est ce qu’on fait », explique l’ingénieur de procédés de 33 ans.
Un mode de vie flexible
En matière d’épargne, les conjoints ont opté pour un CELI et un REER, en plus de l’immobilier.
On a de très bons salaires, mais on contrôle bien nos dépenses. On met 37 % de nos revenus nets de côté. Ça inclut l’argent qu’on investit dans nos immeubles, qui est un peu notre fonds de pension.
François Desjardins
Pour les placements, le couple a choisi des fonds indiciels, qui ont l’avantage d’avoir de très faibles frais de gestion. « On parle de frais d’environ 0,08 % », précise l’inspectrice en environnement de 32 ans.
Les deux maximisent leurs REER à 18 % et sont en rattrapage dans leurs CELI. Au total, ils réussissent à épargner environ 50 000 $ par année. Ils espèrent amasser 1,5 million pour être à l’aise lorsqu’ils arrêteront de travailler.
François et Ann veulent d’ailleurs prendre une retraite anticipée, pour en profiter alors qu’ils seront encore jeunes. « Épargner nous donne la liberté de choisir, estime Ann. On pourra s’offrir un mode de vie plus flexible, qui va nous ressembler. On pourra par exemple partir tout l’été avec les enfants. »
La philosophie n’est pas nouvelle pour les trentenaires. En relation depuis neuf ans, ils suivent ce mode d’emploi depuis presque le début. « Après un an et demi ensemble, on avait déjà payé mes dettes d’études et mis 30 000 $ de côté », souligne François.
Faire des choix
Malgré ce que l’on pourrait penser, le couple ne se prive pas pour arriver à ses fins. « On fait plutôt des choix, insiste la trentenaire. Il y a trois postes de dépense majeurs : l’habitation, le transport et la nourriture. On a choisi d’habiter dans un plex avec trois voisins, avec qui on partage la cour et le stationnement. On prend des vacances chaque année, mais en auto. On explore l’Ontario ou les Maritimes. On a quand même deux voitures, mais ce sont des modèles usagés, économiques et fiables. »
Son amoureux continue : « On minimise aussi nos sorties au restaurant. Notre budget d’épicerie est de 75 $ par semaine. On adapte notre menu en fonction des spéciaux et on mange surtout végétarien. Le but n’est pas d’être cheap non plus. Si nos collègues vont au restaurant un midi, on y va. »
L’astuce à adopter
« Si on fait la liste des 10 choses qui nous rendent heureux, il y a peu de trucs chers qui s’y retrouvent, constate François Desjardins. C’est sûr qu’un nouveau iPhone n’en fait pas partie. Pour nous, c’est jouer à des jeux de société en famille, être avec les enfants, marcher sur le bord du fleuve, passer du temps ensemble… On met l’accent sur cette liste-là et on fait des choix en conséquence. »