L’entrepreneuriat au féminin évolue lentement, mais sûrement au pays. Les femmes se lancent plus en affaires qu’avant, elles croient de plus en plus en leurs moyens, les initiatives pour les soutenir se multiplient et la culture d’entreprise se transforme tranquillement. Voici l’état de la situation en chiffres.
6,2 femmes pour 10 hommes
Au Québec, la proportion d’entrepreneures a rapidement augmenté dans les années 80 et 90, avant de se stabiliser au début des années 2000. Le taux de propriétaires d’entreprise, tant chez les hommes que chez les femmes, n’a pas connu de réelle croissance depuis 2009. Selon l’Indice entrepreneurial québécois 2017, établi par la Fondation de l’entrepreneurship en collaboration avec la Caisse de dépôt et placement du Québec, on compte 6,2 femmes propriétaires pour 10 hommes, ou 39,8 % de l’ensemble des propriétaires.
Plus de femmes chez les jeunes
On rencontre plus de femmes parmi les jeunes et les nouveaux propriétaires d’entreprise. Plus un entrepreneur est âgé, plus il y a de chances que ce soit un homme. Chez les 55 ans et plus, on retrouve par exemple 5,3 femmes pour 10 hommes propriétaires. La proportion chez les 18 à 34 ans est nettement plus élevée, à 7,5 femmes pour 10 hommes. En 2017, le taux de propriétaires en activité depuis moins d’un an était également porteur d’espoir : les femmes représentent 51,4 % des nouveaux entrepreneurs.
Peu de dirigeantes
Selon une étude de McKinsey, les femmes sont sous-représentées à tous les échelons des entreprises canadiennes et leur présence diminue au fur et à mesure qu’elles s’approchent du sommet. Au premier échelon hiérarchique, on retrouve 45 % de femmes, alors qu’elles ne représentent que le quart des vice-présidents. Dans le rôle de PDG, on ne compte plus que 15 % de femmes. Les femmes sont d’ailleurs 30 % moins susceptibles d’être promues du premier échelon à celui de chef d’équipe et 60 % moins susceptibles de passer de directrice à vice-présidente.
Une égalité rentable
Toujours selon l’étude de McKinsey, promouvoir l’égalité hommes-femmes et redoubler d’efforts pour exploiter le pouvoir des femmes dans l’économie pourraient entraîner une hausse de 150 milliards de dollars du PIB annuel du Canada en 2026, soit une augmentation générale de 6 %. Chaque province pourrait gagner de 0,4 à 0,9 % par année. Les taux de croissance potentiels les plus élevés concernent la Colombie-Britannique, l’Ontario, l’Île-du-Prince-Édouard et le Québec.
Des efforts insuffisants
Le dernier rapport du Conseil canado-américain pour l’avancement des femmes révèle que bien que les dirigeants veuillent augmenter le nombre de femmes dans les postes de direction et qu’ils soient en théorie dévoués à la cause, ils ne se donnent pas les moyens d’y arriver. Seulement 36 % des entreprises sondées au Canada ont élaboré un plan pour assurer l’avancement des femmes jusqu’aux rôles de direction, et 48 % d’entre elles ne disposent pas de données exactes sur la représentation des femmes au niveau de la direction.
Une autocritique négative
Sans surprise, selon le rapport annuel du Global Entrepreneurship Monitor, un écart majeur persiste entre les femmes et les hommes en ce qui concerne la perception de leurs compétences entrepreneuriales. Au Québec, les femmes se croient moins compétentes (41,8 %) que les hommes (60,5 %). Les Québécoises se jugent d’ailleurs plus durement que le reste des Canadiennes, puisque ces dernières affichent un résultat supérieur (50,5 %). Les femmes ont également plus peur de l’échec que les hommes.
Consultez Regard sur l'entreprenariat féminin du Réseau M
Consultez l'Indice entrepreneurial québécois 2017
Consultez l'étude Le pouvoir de la parité, de McKinsey
Consultez le rapport du Conseil canado-américain pour l'avancement des femmes
Consultez le rapport du Global Entrepreneurship Monitor